mardi 28 juillet 2009

Agressivité passive à 300km/h

Prendre le TGV, c’est un peu vivre une expérience sociale inattendue à chaque reprise. Non, je ne parle pas des retards et autres incidents qui bien que malvenus n’ont rien d’extraordinaires. Je parle des gens, de mes congénères voyageurs, dont la personnalité semble se réaliser pleinement dans cet espace fermé mais néanmoins public.

Mise en situation : quelqu’un a pris votre place. Que faites-vous?
  • Solution 1 : Vous changez de place sans rien dire puisque peu importe, vous êtes seul et vous n’êtes pas un fétichiste des places numérotés.
  • Solution 2 : Vous prenez vos précautions et faites remarquer à la personne son mauvais placement et qu’au moindre pépin vous regagnerez votre place.
  • Solution 3 : Vous changez de place sans rien dire et vous n’arrêtez pas de répéter à votre fille à très haute voix que « le vilain monsieur a pris nos places ».
  • Solution 4 : Horreur ! Vous faites dégager sans ménagement le fraudeur trop baba-cool à votre goût avant que le contrôleur n’ait eu le temps de valider son méfait.
1, 2 ou 4 : vous faites ce que vous voulez tant que vous restez en accord avec vous même, mais par pitié fuyez la 3. D’une part parce que l’on apprend ainsi à sa fille à éviter tout conflit direct sans pour autant se résoudre à accepter son sort et à attendre l’intervention de quelqu’un d’autre que soi-même. Et surtout parce que l’on emmerde tous les autres passagers mal placés (c'est-à-dire tous les non-fétichistes des places numérotées) qui se demandent si les ineptes gesticulations de la pauvre victime lui sont destinés. Si un jour vous êtes le spectateur de ce petit manège, deux choix s’offrent à vous, selon que vous vous sentez l’âme joyeuse ou plutôt sombre. Dans le dernier cas, mettez ostensiblement vos écouteurs et ouvrez un livre, ou mieux, votre ordinateur portable. N’y pensez pas, c’est son problème, pas le votre.

En revanche, dans le premier, il faudra franchement mettre les pieds dans le plat. Demandez-lui suffisamment fort pour que vos voisins l’entendent, qui est le gredin qui a osé le/la léser de ses places. Allez-y franchement, ne faites pas les choses à moitié, sinon vous allez vous retrouver à lui faire la conversation durant tout le trajet (alors que le but de la manœuvre est seulement de contribuer à la sérénité des non-fétichistes de la rame, c'est-à-dire de vous même). Affirmez-lui toute votre indignation face à ces attitudes si peu respectueuses des autres. Rajoutez en des couches tant que la personne ne se décidera pas à prendre une décision. Si elle décide de rester là ou elle est, elle arrêtera à coup sûr de râler, en tout cas elle le gardera pour elle. Sinon elle s’en ira d’elle-même récupérer les places si chères à son cœur, ce qui sera un spectacle des plus divertissants pour tous les voyageurs du wagon!

La prochaine fois je tente cette dernière stratégie, promis. En attendant, une bonne lecture sur ce qu'est le comportement passif agressif ici. A bientôt pour une nouvelle tranche de vie sur les rails!

1 commentaire:

  1. nice, tu as oublié la rancune silencieuse qui fera que la personne posera une bombe la prochaine fois qu'elle entendera "Veuillez nous excuser pour le retard..."

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